La main en l'air

 
 … Palomar a une idée !

(Germe d'écriture)  
 
Jusqu'à ce jour, la vie de Palomar n’apparaissait pas  passionnante. Il était fils d’émigrés Italien à l’époque où le fret et la manutention sur le port de Marseille faisaient bien vivre la ville.
Une époque riche où chaque bateau qui arrivait, provoquait une avalanche de cargaison dans les rues, des quais de la Joliette à la porte d’Aix. Des caisses en bois brut, frappées d’une estampille manufacturée, juchaient à même les trottoirs. C’était un grand déballage éphémère, un mélange de caisses, de paniers débordants de couleur, de corbeilles de fruits olfactifs et d’étoffes en rouleaux qui se donnaient en spectacle. Un spectacle lumière et dévalisés dans la même journée jusqu’à la représentation suivante qui aurait lieu au prochain arrivage.
Marseille, à cette époque était encore la porte des richesses de l’orient…
 Et à chaque fois c’était la même chose singulière. Il y avait des habitués, les commerçants qui commerçaient, les acheteurs, qui à tous les déballages, arrivaient avec l’air novice pour tirer, de leur prétendues naïveté, un avantage quelconque ! Il y avait les durs à cuire, les mous pitoyables et toute une population entre les deux.
C’était un paysage sonore, un bouquet d’odeur qui de façon cyclique rythmait l’enfance de Palomar.
Palomar et sa famille  avaient une place prestigieuse pour assister aux spectacles.

Installés au premier balcon pour occuper les enfants au théâtre de la rue, ils habitaient Avenue Garid Baldi… et n’auraient pu, avec un père docker (!), se contenter de place au  poulailler ou au-delà de la Cannebière.
Enfin, toute une éffervésence populaire qui laissait comme souvenir à Palomar un paysage sonore
D’odeurs et de couleurs exotiques
Le père n’était pas très grand et  sec.  Les muscles tendus par les longues journées de labeur le rendait plutôt impulsif.
Palomar, avait trois sœurs et deux frères
Sa mère, sans profession comme on dit, avait la charge de faire tourner la maison.  Et ce n’était pas peu dire !
Les souvenirs de Palomar Les enfants, l’éducation, les courses

Cancre par mis les cancres, à se disputer la dernière place de la classe, Palomar  n’avait pas la conscience  évangélique pour prétendre que les derniers seraient les premiers. Il avait traîné à l’école, jusqu’au jour ou on lui autorisait d’en sortir…
Exaspérées, les pressions familiales avaient lâchées.
De petits boulots, sur le tas, aux des tentatives foireuses pour monter ses affaires, il avait fini par regretter son laxisme scolaire. Pour continuer, il expérimenta durant quelques années le statut de RMISTE,  comme un genre de bien-être social façon canadienne !
Mais se contentant de peu et ayant pour religion le doute, il finit, quand même (!) par prendre conscience que cela ne pouvait pas durer…Il s’était inscrit à des formations aussi diverses que variées pour échouer à chaque fois.
Un jour, néanmoins, il fit la connaissance d’un déménageur
Jusque là, il lui semblait avoir mené une vie passionnante. Une vie de je-ne-sais-pas-quoi qui avait sa raison d’être mais qui n’était en aucun cas un signe de richesse extérieure qui aurait pu rassurer son entourage.


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…/…Misère, il ne reste q’un banc public dans le jardin des Tuileries…
Où sont les autres ? Où sont mes appartements, mon horloge (?)
Palomar  tourne et se retourne pour constater que s’il reste encore quelques chaises éparpillées dans le jardin, c’est tout… Plus de banc, que des traces dans le sol et le seul banc rescapé tourne indifféremment  le dos aux promeneurs pour regarder les bateaux mouches passer.  En même temps, il réalise, qu’il se retrouve seul  et un peu paniqué… il s’assoie donc sur le banc isolé et sans être totalement convaincu de l’intérêt que pose ce nouveau problème, Palomar cherche silencieusement à résoudre l’énigme des bancs disparus.
Que dois-je faire ?
Le signaler à police, porter plainte, écrire au procureur de la République ?
« Mr le Procureur, suite à une balade onirique pour la visite de mes appartements avec Mme …., qui pourra en témoigner, Je constate que les bancs du jardin des Tuileries ont … ».
Non, non, non, je n’y arriverais pas comme ça !
Soit je dois ouvrir une enquête privée et découvrir les  faits, le mobile, etc… recourir aux archives  photographiques  des bancs pour me lancer dans une course au mouton sauvage…
Soit je ne fais rien et  j’attends…
Néanmoins, le fait est là : …cela représente une perte considérable.
Plus de banc, plus de refuge pour la rêverie, plus de pause salutaire. Finit l’oisiveté et la lecture, fini le bon temps des chansons et des inspirations romantiques. Fini, tout est fini, Palomar tente de dresser un inventaire exhaustif des conséquences, mais sa pensée s’emballe, ses connexions mentales s’accélèrent.  il perd le fil et saute des étapes de réflexion pour s’échouer sur des récifs de conclusions incohérentes d’un paysage numérique. 1, 2, 8, 5… 277… Panique ! Respiration…, contrôle et positionnement.
S’il ne reste qu’un banc, qu’est-ce que cela veut dire ?
Pourquoi ont-ils tous disparus à l’exception de celui-ci ? Pourquoi est-ce moi qui le découvre ?
Comment ce peut-il que cela m’affecte autant et qu’il me donne l’étrange sentiment de pouvoir communiquer avec lui ? Ce banc est-il l’objet d’une réincarnation vivante ?
Et comment rentrer en contact avec un objet, sans prendre le risque de perdre la tête ?
… 277 n’est pas, non plus, un nombre dénué de sens, il semble incarné le phénomène de la disparition comme une valeur aléatoire qui n’est pas dû au hasard.
Bon ! J’arrête, j’arrête… se dit-il. Je ne fais rien et  j’attends un autre signe …
Cela ne dure pas longtemps, la sensation de ne plus exister l’envahi. Les bancs disparus avaient une signification toute particulière. Oui ! Ils étaient ses repères, ses souvenirs, ses  espoirs, ses illusions … Avec cette disparition, Il se retrouvait anéanti et une part de son identité disparaissait.
 Incapable de poursuivre ses investigations de réflexion, le raisonnement lui échappait.  Il se sentait englouti par un trou noir spatio-temporel, la lumière faiblissait... Son horloge s’arrêtait.
Son cerveau ne captait plus les informations d’équilibre du vestibule… Le niveau à bulle de la cochlée disparaissait.
Les vertiges de son oreille interne se répandait, son rapport à l’espace temps devenait un grand écart, entre le passé et le futur, Il ne pouvait plus qu’effleurer la chaleur du présent sans l’atteindre. L’allocution du « hic et nunc » s’évaporait et dans un dernier geste mal aisé comme pour appeler  de l’aide sans pouvoir crier, Il leva la main en l’air.
Evanoui quelque part dans le Jardin des Tuileries, Palomar tomba inconscient…


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…Une brise légère, humide et végétale caresser le visage de cette inconnue, elle n’aurai pu dire d’où elle venait. C’était loin et depuis trop longtemps, le ciel n’était ni devant, ni derrière, tout juste au dessus. Allongée dans l’herbe, cette caresse fut le soulagement des sensations retrouvées.
Son voyage n’était rien, mais elle commençait tout juste à comprendre qu’elle était là…
Que c’était-il passé avant cette pelouse d’hôpital ?
Elle ne s’en souciait guère et n’avait jamais ressenti l’instant avec une telle intensité.
Bien que cette belle journée d’hiver soit ordinaire, elle vivait la fraîcheur ambiante comme une brise salutaire. C’était un plaisir joyeux qui la  rendait incapable de penser autrement. Elle avait froid mais c’était naturel, elle n’avait aucune idée du mieux ou du moins bien. Elle découvrait le monde avec admiration.  C’était un lieu commun merveilleux.

Ni  étrange, ni étranger, mais plutôt comme une vieillesse précoce, son corps affaibli interpellait une première prise de conscience. Elle était jeune mais se sentait  très  fatiguée. Lentement et sans le savoir, elle réintégrait le monde des vivants.
Des souvenirs de tube, de couleur, de fenêtre enterrée, de bancs ensevelis sous la neige alimentaient sa mémoire. Son esprit communiquait avec un langage familier qui ne lui posait pas de question. Les mots et leurs significations restaient un mystère. Elle se parlait, s’écoutait, et son esprit aurait pu être le miroir docile qui ne remettait pas en cause le reflet béat de sa réflexion. Mais les premiers indices de fatigue  et de  voix intérieure réveillaient sa conscience du dehors. Et d’un coup, le silence de sa pensée l’oppressa.
Elle eut avait une envie incompressible  de communiquer !
Elle se releva pour rejoindre le bâtiment qui se dressait non loin de sa position. Elle croisait des inconnus loquasses, qu’elle comprenait mais elle conservait une retenue maladive. La crainte de s’extérioriser, était en totale opposition avec son envie de communiquer. Le phénomène croissait en même temps qu’elle se rapprochait.
Arrivée à dix mètre du hall vitré, elle stoppa ! Et fit mine de se retourner. Il était trop tard, son soi intérieur lui chuchotait, «  mais de quoi t’as peur ? » Incapable de se répondre, elle se présenta devant la double porte vitrée qui resta close. Désemparée, elle resta immobile les yeux écarquillés. Le temps s’arrêtait !
Sans rien entendre et absorbé par on ne sait quoi, un jeune homme pressé et la main en l’air, arriva par derrière, la dépassa et tapota sur la cellule de présence, (qui se situait au dessus de l’axe de la double porte), … et l’aquarium s’ouvrit.
Avec une lenteur remarquable, elle eut un geste de repli et sans rien demander, le jeune homme, tourna la tête  et avec un sourire  de dérision, lui dit :
- My name is Palomar, do not trust the technology, that is worth nothing !
 Rassurée, elle eut un sourire non contrôlé et suivi des yeux la course de l’individu. Elle réalisait en même temps qu’il s’était exprimé autrement que dans ses pensées et qu’elle l’avait compris sans froncer le sourcil.
Une information nouvelle arrivait. La fatigue, la mémoire des souvenirs de tube…le dedans, l’extériorité, le langage, cela commençait à faire beaucoup mais d’un autre côté elle n’avait rien d’autre. Elle s’approcha de la banque d’accueil et demanda à l’hôtesse où était sa chambre.
- What ?
Elle répéta mais eut une autre réponse.
- I do not understand what you say, what it is your name ?
Elle comprenait ce qu’on lui demandait, et cela se rajoutait à la liste des inconnues.
Ah ! oui, qu’elle est mon nom ?
Elle bafouilla un, « Je ne sais do not » et se reprit « I do not know »
L’hôtesse, surchargée d’appels téléphoniques et de questions en tout genre des visiteurs, s’adressa cette fois avec compassion.
- You do not feel well? You want that I call a doctor?
Avant qu’elle aie pu répondre, le jeune homme, de toute à l’heure lui pris le bras et lui dit doucement, simplement en Français :
- Venez mademoiselle, je crois que je peux vous aidez…
Docile elle le suivi jusqu'à la cafétéria du hall… Ils s’assirent en silence dans le brouhaha ambiant et restèrent un instant à se regarder. 14-08

Palomar était un charmant jeune homme grand, maigre et avec on ne savait quoi dans le regard qui interrogeait. Brun aux yeux noisette, il était vêtu d’une façon classique, jean baskets chemise et blouson court. Sa mise était à la fois décontractée et stricte,  tout dépendait de sa gestuel.
Elle, avait un poncho  cape (en cachemire semblait-il) de couleur chocolat qui laissait apparaître des manches  en grosse laine orange. Plutôt fine, son large pantalon (pistache) suggérait des formes féminines sans les dévoiler. Le trio chromatique de sa tenue était joyeux, ses cheveux, colorés à l’henné, courts et hirsutes donnaient l’impression qu’elle venait de se lever. Son sourire était troublant, doux et absent à la fois, ses yeux noirs et sans pupille  étaient un gouffre qui donnait l’impression de regarder dans un puits nocturne sans fond.

Elle était là, assise, et toutes les questions qu’elle se posaient auparavant avaient disparu, elle regarder ce nouveau venu sans le voir. Ni méfiante, ni craintive, le jeune homme assis en face d’elle n’était plus un inconnu. Il s’appelait Palomar et elle ne savait rien de plus sur elle-même.
Le buste droit, le port de la tête hautaine, Palomar lança :
- Alors ! dit-il, vous avez perdu votre nom et quoi d’autre ?
Son assurance et son petit sourire satisfait l’irrita furieusement. Cela l’agaça intérieurement, mais sans colère et sans le décider consciemment, elle eut une moue de fermeture et secoua la tête.
- Bon d’accord, se reprit-il plus humblement, Je m’appelle Palomar et je suis de passage à Victoria (Vancouver Island) pour rendre visite à mon ami, qui a été hospitalisé pour des brûlures bénignes suite à l’incendie de sa maison. Il m’a demandé de m’occuper de ses affaires et de sauver ce qu’il reste à sauver dans un garde meuble…
Palomar laissa passer un moment pour observer les réactions de la jeune fille… Mais rien !
- Mais… Il va bien ! dit-il  pour se rassurer et détendre l’atmosphère.
L’absence de réaction de la jeune fille devenait pesante, néanmoins il continua.
- … En attendant, je loge dans une auberge de jeunesse mais je vous avoue que si cela doit durer, il va falloir que je trouve un appartement pour m’installer. Et vous ?
Rien…
Dans un élan de survie sociale, Palomar se leva, tendit le bras et la main en l’air, dit tout haut !
Waiter ! Please, two coffee…
Il se pencha vers la jeune fille et de manière toute attentionné, lui demanda :
- You prefer maybe a tea ?
Elle leva la tête et d’une voix très basse, à peine audible, répondit
- Palomar..., I would like to take a shower…
Elle se redressa, tourna le dos et parti en direction du sas d’entrée qui s’ouvrit sans faire de caprice. Palomar resta interdit, retomba sur sa chaise et réceptionna les deux cafés que le  garçon apportait. Les yeux rivés sur le hall d'entrée, Il dit machinalement :
 - How much I owe to you ?
Et sans attendre la réponse ni boire les cafés, il posa trois dollars sur la table et parti. 15/08


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Elle marchait droit devant elle, les rues étaient larges, aérées et perpendiculairement rigoureuses.  Les seuls passants qu’elle croisait ou voyait, étaient emmitouflés de la tête aux pieds et marchaient  tous avec une allure rapide.  Eparpillés sur les trottoirs latéraux de cette grande perspective, l’isolement et cette indifférence vivante rendaient la situation pathétique.
Perdue dans ces pensées, elle se répétait sans cesse ce qu’elle avait voulu dire à Palomar avant de s’enfuir farouchement avec cette sensation d’être sale.
A présent,  elle n’avait plus cette impression exagérée de souillure qui avait atteint des sommets d’immondices juste avant. Elle ne comprenait pas comment, dans un laps de temps si court, que ses  sentiments ou ses impressions avaient pu lui jouer des tours.
Elle se répétait :
«  Palomar, j’ai perdu... Non je n’ai rien perdu, je redécouvre mon existence. Beaucoup de questions et d’inconnues sont là. Par exemple si je me…» Et alors ! Aurait-il pu lui répondre, je suis là pour vous aider oui ou non ?
Elle ne savait pas si elle regrettait ce qui s’était passé mais il ne lui venait pas à l’esprit de retourner à l’hôpital pour chercher à le retrouver, …pour s’excuser, peut-être. Elle marchait droit devant elle. Le flux discontinu des véhicules sur l’avenue était comme les passants,  éparpillé. Il y avait une grande majorité de Pick-up, quelques grosses limousines et très peu de petites voitures.
D’un coup, elle prit conscience qu’un souffle silencieux la suivait. Elle prêta l’oreille et entendit derrière une voiture qui roulait au pas. Sans accélérer sa marche, cette présence accaparait toute son attention. Elle ne voulait pas se retourner, mais ne pu supporter plus longtemps cette intrusion obsessionnelle.
Un éclair de panique passa dans ses yeux, elle stoppa sans tourner la tête. Le véhicule s’arrêta… L’arrêt de sa respiration tétanisait sa posture. Immobile, elle pensa à Palomar…, et  cette idée la rassura. Il m’aura suivi (?) pour continuer à me proposer son aide se disait-elle, je lui présenterais mes excuses, je lui dirais…

Lentement, elle tourna la tête. Et ce qu’elle découvrit, aurait pu être aussi surprenant qu’un éléphant dans une piscine ! Une énorme limousine rose aux fenêtres teintées noires était là, arrêtée avec toutes ses portières fermées.
Palomar, non ! C’était une Lincoln Town Elite Spécial, au moins quinze mètres de long et autant de fenêtres. Avec ses dix roues et son allure démesurée, elle ne pouvait imaginer que cette voiture ait un lien direct avec le jeune homme modestement habillé, qu’elle avait rencontré.
 Le chauffeur en casquette sorti, s’inclina et ouvrit une des nombreuses portes pour l’inviter :
- Please, miss
Elle hésita, se pencha et entra.
L’intérieure de la limousine  brillait comme un miroir de bordel. S’était comme un couloir de machine à sous ou un bar de boîte de nuit. Un homme, d’une cinquantaine d’années ou plus,  en costard cravate, était assis au fond de son monde, un cigare à la main. Avec un accent Italien prononcé, Il s’exprima de façon énigmatique :
- Entrez, Mademoiselle… On rencontre quelque fois son destin sur la route qu'on a pris pour l'éviter (*). Qu’est-ce que je peux faire pour vous ?  * (in ‘’ Mon nom est personne’’, film de Torino Valerii)
Médusée, Elle ne comprenait plus. L’énigme que lui posait cet homme enclencha un processus de raisonnement accéléré.
- Il parle français sans que je sois censée le comprendre.
- Il me parle de destin alors que je viens de quitter l’hôpital…
- Il s’adresse à moi comme s’il me connaissait.
- Et il me propose son aide comme… Toute tendue qu’elle était, elle répliqua sèchement :
- C’est Palomar qui vous envoie ?
Calmez-vous jeune fille, je ne connais pas ce… Palomar,  mais je peux vous raconter  une petite histoire qui va  vous décontracter. La Limousine démarrait silencieusement et continuait son chemin.
« Voila, je me nome Angelo Lussato, j’ai fait construire cette limousine dans laquelle vous voyagez. Mais imaginez-vous que cette voiture est trop longue de 54 cm ! Un demi mètre de bagatelle, qui  m’empêche d’aller en Californie. Et oui ! Mademoiselle, la Highway Patro (les fameux policiers du trafic) m’a  interdit de circuler pour 54 cm de  trop… C’est mon ami designer  Vini Bergermo qui l’a imaginée et elle peut contenir 36 passagers ! Vous vous rendez compte ? »
Attentive à ce que Angelo venait de lui dire, elle ne voyait pas le rapport entre son histoire de limousine trop longue et se qu’elle faisait là. Elle s’apercevait aussi que les paysages, qui défilaient à la fenêtre, avaient quitté le milieu urbain et  qu’ils s’étaient engagés sur une route sinueuse la forêt et le bord de mer. Tout aussi sèchement qu’auparavant et sur la défensive, elle demanda :
- Où allons-nous ?
Du fond de la voiture, Angelo appuya sur un bouton, marmonna… et la limousine s’arrêta.
- « Mademoiselle, je vous conduit chez vous, mais si vous n’avez pas confiance, vous pouvez descendre. » Et avant quelle pu réaliser le niveau d’isolement que représentait le fait de rester seule sur le bord de cette route. Angelo rajouta. « Personnellement je vous le déconseille, car nous sommes en bordure de la Rain-Forest ! Et le prédateur le plus redoutable est le couguar.  Je vous prie de croire, mademoiselle,  qu’il connaît cette forêt marécageuse et ses limites comme sa poche. »
…/…Désemparée et gelée par l’information, elle se figea. (…chez elle !) 16/08

Le silence pouvait se mesurer au temps qui passait, Angelo ne faisait pas attention à elle ! Il semblait bien affairé à consulter ses dossiers sur l’écran de son ordinateur portable. Par la fenêtre de la limousine, arrêtée sur le bas côté, on pouvait voir le jour qui déclinait.  Le temps ne s’arrêtait plus, il coulait sans faire de bruit. Les paupières de la jeune fille commençaient à être lourdes. Par sursaut, elle se rattrapait pour ne pas sombrer le sommeil qui la gagnait.
La réalité de la situation semblait s’être enfuit on ne sait où. Doucement, et comme si elle se parlait à elle-même, elle chuchota : Bon d’accord…
Sans aucun signe d’impatience, il n’y avait pas besoin de plus pour qu’Angelo réagisse. Il appuya sur le même bouton, marmonna, plus longuement cette fois-ci  et la limousine repartit.
Laissant comme de rien le bas côté d’une pause,  la jeune fille ne resta pas longtemps éveillée, elle glissa sur la banquette de cuir et s’endormit.

Le voyage dura un court moment mais elle se trouvait  dans un sommeil profond quand on la réveilla. Il faisait froid, nuit et la lumière des éclairages extérieurs laissait découvrir une magnifique demeure.
Une femme, aux cheveux gris et en tablier d’artiste, était là. Elle lui caressait la joue comme à un enfant que l’on veut réveiller sans brutalité. Doucement, elle lui dit :
- Venez… que je vous montre votre chambre.
Sans rien dire, elle se laissa prendre la main et suivi. Les pièces étaient grandes, les plafonds hauts, la lumière éblouissante et l’escalier majestueux. Elle se laissait guider sans aucune retenue. Le décor était splendide et elle n’avait pas la force pour le regarder plus en détail. Arrivée à l’étage, dans un large couloir orange, elles s’arrêtèrent devant une porte en bois verni. La femme aux cheveux gris ne rentra pas et avec un geste de la main comme pour faire une révérence, l’invita… Avec la même douceur dans la voix, elle lui dit que c’était sa chambre et qu’elle devait se sentir chez elle. Puis, elle lui donna une légère pression sur  son épaule pour impulser le mouvement et  la jeune fille rentra. La femme lui souhaita une bonne nuit et partit sans fermer la porte.
C’est la jeune inconnue qui prit l’initiative de fermer la chambre et au moment de tourner la clef, elle hésita, puis non ! Elle laissa la porte ainsi, non verrouillée. Elle se tourna vers le grand lit, et rêveuse, glissa dans la foule de ses pensées.  Quelle journée ! Commença t’elle… Mais avant d’aller plus loin, une soudaine envie d’aller aux toilettes, la pressa. Elle se dirigea vers la porte de la chambre, se ravisa en réalisant que la pièce s’ouvrait aussi sur deux autres portes. Elle essaya la première : fermée ! S’orienta vers la deuxième : ouverte ! C’était un petit sas qui distribuait  trois nouvelles portes. Par chance, la première était la bonne.
Elle s’assit sur la cuvette, et reprit naturellement  le cours de ces pensées. Quelle journée ! Donc… Simultanément, elle senti l’urine couler. La chaleur du liquide était comme une découverte ou plutôt une réminiscence. Oui ! Elle connaissait cette sensation mais depuis combien de temps ne l’avait-elle pas vécu ? C’était fantastique ! Ce geste anodin qui se perd dans l’inconscient ou l’habitude prenait une dimension extatique. Du même coup, elle ne pensait plus à sa journée. Elle était toute entière prise d’une curiosité joyeuse. 18/08

Bien que ayant fini de faire ce qui l’avait soulagé,  elle resta assise un moment et entreprit mentalement la découverte des lieux. Elle récapitula le nombre de portes : Cinq…
Celle de l’accès à la chambre, celle qui est fermée, la porte des toilettes et les deux autres portes du sas qu’elle n’avait pas encore ouvert. Impatiente, elle se leva pour vérifier. La première porte s’ouvrit sur un dressing, elle n’eut pas besoin d’allumer la lumière. Car comme pour les WC, cela se faisait automatiquement du moment où elle ouvrait la porte. Elle pu constaté (dans cette pièce d’une dizaine de mètre carré), que les penderies, les étagères étaient soigneusement rangées et qu’une odeur de camomille flottait.
Elle n’aurait pu définir aussi précisément l’origine de l’odeur, mais ça sentait bon… voila !
Elle sortit en direction de la dernière porte et l’ouvrit. A priori, c’était un salon, … non,  une salle de bain, mais les dimensions de cet espace ressemblaient plus à un salon qu’à autre chose. Un salon de bain,  avec deux grandes fenêtres, des fauteuils, des plantes hautes, des bustes sculptés et une immense baignoire en plein milieu. Ici aussi, l’éclairage  s’alluma tout seul mais la multitude des points lumineux créait autant d’ambiance que t’intimité différente. La disposition des miroirs était subtile et apportait une quatrième dimension à la pièce.  Soit le miroir se dissimulait derrière une plante ou un voile de rideau, soit il renvoyait le reflet d’un volume que l’on ne pouvait pas voir autrement. Il y avait une certaine magie du lieu  et si l’on voulait ce voir de la tête au pied, il fallait se chercher et se trouver ! Quand enfin, elle attrapa le reflet entier de sa personne, la jeune fille se regarda avec une interrogation dans le regard. C’était donc elle ! Son rythme cardiaque pompait au ralenti et ses gestes faiblissaient aussi. Elle se mit à faire une danse de yoga en commençant par ses mains et ses bras.
Lentement, elle se déshabilla tout en se regardant dans le miroir. Jusque là, ses vêtements avaient dessiné une silhouette. A présent, elle découvrait la nudité de son corps. Comme si elle était sortie de sa maison pour regarder la façade. Son esprit contemplait l’enveloppe charnelle sans porter de  jugement.  Elle approchait les mains de sa peau mais ne pouvait se toucher. Ce corps nouveau était le sien et la température ambiante faisait oublier le mois de Janvier.
Débarrassée de sa cape (de sûreté) en cachemire chocolat ainsi que de tous ses autres vêtements, elle déambula nue dans le salon. Elle caressait doucement les angles, les objets, les courbes des sculptures  et répétait la caresse quand le plaisir devenait désir. Elle continua jusqu’au moment ou elle aperçu une douche qui aurait pu confortablement accueillir deux personnes.
Avec un léger pincement au cœur, elle repensa à Palomar ; …/…to take a shower…20/08


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Palomar de son côté et après la disparition de la jeune femme était retourné à l’auberge pour s’occuper de ses affaires et celles de son copain hospitalisé. Il avait un peu traîné pour rentrer chez lui. Il s’était retourné de nombreuses fois avec l’espoir incertain qu’elle trouve derrière. Ainsi en multipliant les détours, il balada sa mélancolie pour refroidir un peu son humeur hivernale.
Son premier souci était financier. Sa carte bleu (une master card.) lui servait à  interroger régulièrement son compte bancaire. Il  pouvait voir, en même temps, son solde diminuer et sa détresse augmenter ! D’ici, il ne voyait pas là bas, comment renflouer son compte en banque. En France, il avait bien des parents modestes qui ne lui refuseraient pas de lui prêter un peu d’argent mais cela le faisait culpabiliser. Il se sentait un peu le fils indigne qui n’avait jamais répondu au désir de réussite que ses parents espéraient pour lui.
Comme un enfant qui ne peut pas rester plus de 3 minutes attentif à un problème qui l’ennui, Palomar, après avoir évoqué son problème d’argent et la réponse pour le résoudre, pris la décision de retourner à l’hôpital. … Direction : Marchand de journaux ! Palomar se préparait mentalement à prendre en main son modeste destin et éplucher les petites annonces…
1 – Il fallait qu’il trouve un appartement en collocation pour réduire ses charges d’hébergement.
2 – Finir de s’occuper des affaires de son copain et sélectionner un garde meuble.
3 – Trouver un petit boulot, car son escapade se transformait gentiment en installation.
4 – Et pourquoi pas revoir la jeune fille  …

Comme un sportif sur la ligne de départ, Palomar, leva la main en l’air, se dit prêt -/- partez, ramena son bras le long du corps et entama sa course apparemment motivée mais cruellement nonchalante. Le dos un peu rond, les épaules tombantes, l’idée de chercher du travail le déprimait. Pas tant, qu’il n’aimait pas travailler car quand il était à l’œuvre, c’était un bon élément plein de courage et d’initiative. Mais téléphoner, demandez un rendez-vous pour défendre son curriculum et se présenter devant un employeur … Tous ça étaient au dessus de ses forces !
Arrivé devant le sas de l’hôpital, il du encore lever la main en l’air pour tapoter la cellule de présence afin que la double porte s’ouvre. Il  rentra, acheta un quotidien et s’installa à la cafétéria. Le garçon de café, qui avait reconnu Palomar et se souvenait du départ précoce de la jeune fille, lui dit avec un petit sourire …/… alors ça c’est arrangé votre dispute ? Surpris et ne sachant pas de quoi il parlait, Palomar lui répondit :
- mais de quelle dispute ?
Confus, le garçon n’insista pas et lui demanda ce qu’il voulait boire… Un café s’il vous plait.
Palomar se répéta « … arrangé notre dispute ?» et repartit dans le souvenir de ce qu’il s’était passait. Il ne se sentait pas bien fier d’avoir demander de façon arrogante, ce qu’elle avait perdu d’autre en plus de son nom ? Il se rappelait avoir été troublé par ce que dégageait cette inconnue, elle semblait être totalement perdue et confiante en même temps. Palomar, sans arrière pensée, voulait vraiment l’aider mais il avait tout gâché.
Il rêvassa encore un moment et quand le garçon lui apporta son café, ouvrit le journal.
Il commença par les annonces de collocation, nota quelques numéros de téléphone qui pourraient l’intéresser et  passa aux offres d’emplois. Méthodiquement il suivi les colonnes de textes avec un petit refrain dans sa tête. Non, non, ah, non, non, ah, ah, non, non…,  oui ! … L’annonce disait ceci :

ANGEL’S Moving & Storage  –
Vancouver Island  B-C
Cherche Régisseur capable de prendre en charge la gestion, le stockage ou le transfert de mobiliers et d’équipements. Disponibilité  et mobilité requise, Tel : 604-642-66…

Palomar, trouvait dans cette annonce un poste qui correspondait à ce qu’il avait apprécié en France. Il pourrait argumenter avec son expérience qui avait duré quelques temps. Car être à la tête d’une logistique de déménagement ne s’improvisait pas, Il savait dresser un inventaire, planifier le conditionnement, estimer le temps et l’effectif du personnel nécessaire, etc… Palomar retrouvait le sourire, fini la déprime, Il était plein élan d’espoir et d’illusion pour affronter la prochaine étape. Prendre le téléphone et appeler !
Il s’attarda encore un peu sur son journal, survola, sans conviction, les annonces de rencontre et lu en dernière page les avis de recherche. Il sorti son portable de sa poche et le posa sur la table. - 22/08

Il regarda longtemps son téléphone en pensant à tout et à rien. Ses pensées volatiles traversaient son ciel sans laisser de trace. Il devait téléphoner concrètement et ce n’était pas une mince affaire… Ah oui quelle affaire ! Il devrait à travers sa voix montrer un déterminisme inébranlable tout en restant ouvert, flexible et prêt à s’adapter instantanément aux différentes éventualités. C’était chose simple mais le monde lui apparaissait soudainement très compliqué … Palomar retraçait mentalement tout le circuit neuro-électrique du processus linguistique. Il savait qu’à partir d’une simple fréquence vocale, qu’il recevrait via le combiné de son cellulaire, son tympan transformerait l’onde sonore en signal micro électrique sur le réseau de son système nerveux qui l’acheminerait à son cortex cérébral. Et ce n’était qu’un début, on n’en était encore qu’à la réception du message. A partir de là, sa matière grise (!) établirait une multitude de connexions. Fouillerait sa mémoire par un principe de structure psychologique consciente et inconsciente pour trouver une pertinence relative. Et en une fraction de seconde, le même système nerveux générerait des impulsions en micro-ampère pour commander la contraction musculaire des cordes vocales qui émettrait à son tour une fréquence sonore… comme réponse.
Palomar, conscient de toute cette mécanique organique, était fatigué ! Néanmoins, il devait passer à l’action, établir une stratégie.
Pour s’échauffer la voix, et avant d’appeler Angel’s Moving & S., il décida de commencer par trouver un appart-en-colloc. Il essaya donc le premier numéro entouré sur son journal. Le jeune homme qui répondait et présentait l’appartement ainsi que les conditions, lui parut sympathique. Il semblait jeune et issu de bonne famille, correct et courtois, il n’exigeait ni caution ni garantie.
L’exigence de Palomar se limitait à son intuition. Il ne cherchait pas la à comparer ou mettre l’unique information en concurrence à l’égard d’un tiers. Palomar conclu avec le premier appel pour trouver son appartement quelque part dans Victoria. Comme à son habitude, il ne mesura pas les conséquences de son engagement. Car le bon sens aurait voulu qu’il trouve d’abord un boulot pour s’installer ensuite à proximité car il n’avait pas de véhicule. Néanmoins, satisfait par son premier appel, il ne lui restait plus qu’a téléphoner Angel’s M.& S. 
604-662-66…, après avoir composé le numéro de téléphone, Palomar tomba sur une boîte vocale :

ANGEL’S Moving & Storage,   Welcome !
The things which we possess eventually possess us*... Les choses qu’on possède finissent par nous posséder.  (Fight Club - Film de  David Finche)

- « Bonjour, je m’appelle Palomar et je vous téléphone pour répondre à l’annonce de régisseur capable de prendre en charge la gestion…/…. Je suis disponible  et mobilisé par votre requise (!)… vous pouvez me contacter au 0609 712 325. Merci ! »

« …/… Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ? » Avant même que Palomar réalise qu’il était tombé sur une drôle de messagerie et qu’il remette en question le sens de sa propre réponse : Je suis disponible  et mobilisé par votre requise (?)…, son téléphone sonna.
Palomar décrocha :
- « Monsieur Palomar, je crois comprendre que vous cherchez du travail. Je vous vous attends demain à dix heures au … 1594 Fairfield Road à Victoria. Ne soyez pas surpris, c’est le vieux cimetière de Victoria et je serai assis sur la tombe d’Elisabeth Ormeau… La seule pierre tombale en forme de banc.
« …/…Ce qui est terrible sur cette terre, c'est que tout le monde a ses raisons. » *…
·                                                                                                                                                    (La règle du jeu : Film de Jean Renoir)
… Puis plus rien, l’homme avait raccroché !
Palomar resta un moment avec son téléphone à la main et repris conscience du monde qui l’entourait. Il était toujours dans la cafétéria de l’hôpital. Le bruit ambiant refit surface, le brouhaha des conversations inaudibles, les allés et venus des usagers, les sons de vaisselles entrechoquées.  Toute l’appréhension de sa mission téléphonique avait disparu, il ne lui restait que le mystère du dernier appel. 28.08


Décidément, ce Angel’s aimait s’entourer d’énigmes. Depuis le message d’accueil  du répondeur de sa société de « …/… Moving & Storage » à l’appel téléphonique totalement abscons, Angel’s s’exprimait sans la correction de se présenter ni même de questionner Palomar. Il utilisait des formules sibyllines et instaurait du même coup un climat peu rassurant…
Si Palomar subissait cet état des choses, il n’en était pas pour autant déstabilisé. Calmement, il se répéta  « …/… Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ? ». Pour une messagerie de déménageur cela pouvait d’énoncer que le citoyen lambda subissait le matérialiste ambiant ! Et que, ne pouvant se défaire de ses biens personnels à chaque déménagement, tous les objets possédaient leur propriétaire en leur créant des tracas fonctionnels et sentimentaux. Si s’était le cas, Angel’s ne serait qu’un opportuniste sarcastique car au-delà du service de manutention qu’il proposait,  il gagnerait son argent car les humains sont possédés par tous les objets qu’ils ont accumulés. Ainsi, Angel’s faisait son beurre sur la misère matérialiste des gens…
Palomar satisfait d’avoir élucidé cette première énigme, continua sa petite réflexion paranoïaque pour tenter de comprendre la suite.  « …/…Ce qui est terrible sur cette terre, c'est que tout le monde a ses raisons. »  Il ne manquait plus que ça ! Et pourquoi me donner rendez-vous sur le banc tombal d’Elisabeth Ormeau dans un cimetière ? Tout le monde a ses raisons, certes, mais quelles sont les siennes ?
Comme tout employeur, ce monsieur Angel’s aurait du convoquer Palomar dans ses bureaux ou dans n’importe qu’elle cadre instituant le monde du travail, afin d’imposer les règles du jeu (…enfin du job).
Palomar, sans résultat,  tournez les questions dans tous les sens : « …/… ce qui est terrible sur cette terre, c’est de donner rendez vous dans un cimetière. Ou bien : …/… ne soyer pas surpris, tous le monde a ses raisons. » Sans succès, Palomar se demandait aussi, si l’histoire vécue de cette Elisabeth Ormeau avait un rôle déterminant dans cette affaire ou si le fait que ce soit un rendez-vous sur un banc (tombal ou pas) avait une signification particulière. Cela faisait beaucoup de si… Et chaque point d’interrogation était une loupiotte qui s’allumait et qui s’éteignait comme un clignotant oublié par le chauffeur qui agace les passagers ! Fatigué par ce tourniquet mental qui n’aboutissait pas, Palomar pris la décision de regagner son auberge de jeunesse. En route, il se répéter : C’est mon destin, c’est mon d… que cela me plaise ou pas ! Palomar ne pouvait imaginer qu’il aurait pu ajourné son rendez-vous ou inventer une quelconque excuse pour se défausser. 3108

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aux armes ecetera
 la libraire
les poils sous les bras
le vainqueur  
 la presentation de meteo 
   l'appel d'un taxi dans la rue  (disparition)
 la poignée du tramway  
 jurer de la main droite    lever le doigt












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